Les échanges sont nombreux, dans les milieux de la formation, pour exprimer des ressentis très différents sur la mise en place et le pilotage des démarches qualité visant l’obtention du label Qualiopi.
Deux approches s’affrontent et animent des débats parfois un peu tendus sur l’utilité et le sens de Qualiopi. Si les uns reconnaissent une démarche structurante qui permet de se situer dans un environnement, un parcours, et ainsi prendre de la distance pour mieux évaluer et décider des actions à mettre en place, d’autres n’y voient « qu’une charge administrative et un moyen de s’acheter une crédibilité sans avoir fait de preuves » pour reprendre un verbatim recueilli sur Linkedin.
Ces deux lectures opposées ne sont par ailleurs pas spécifiques à Qualiopi. En fait, cette différence de regard pose la question de la place que la démarche qualité prend dans le projet de l’organisation.
Soit le seul but final est conformité à la liste d’indicateurs d’un référentiel, auquel cas, il est fort probable que les acteurs de l’organisation ne voient pas l’utilité d’actions qui paraissent d’autant plus inutiles que chronophages et ennuyeuses.
Soit, on considère que la démarche est au service du projet de l’organisation, ce qui prend un tout autre sens.
Le référentiel national Qualité, s’adressant aux organismes concourant au développement des compétences, a été conçu dans une logique de gestion de projet, et il est indispensable de pouvoir le lire de cette manière. En effet, considérer chaque critère et indicateur de manière isolée, ne permet pas de visualiser la structure du référentiel, ni le lien des indicateurs entre eux. Dès lors, le traitement par la recherche de preuves dans une telle logique peut très vite devenir décourageant et ennuyeux.
A l’inverse, si on opte pour une lecture dans un mode « projet », en s’interrogeant sur comment les éléments du référentiel servent les différentes composantes du projet de l’organisation, alors tout prend une autre dimension. Mais encore faut-il que le projet existe, soit connu et partagé des acteurs de l’organisation. Si l’on admet cela, on peut aisément procéder à une lecture de l’organisation sous le prisme de la méthodologie de projet, associée au référentiel. Nous avons tenté dans cet article de rendre visible les liens et articulations du projet de l’organisation, dans tout ce qu’il contient de vivant, à la fois stable et en mouvement permanent. Le tableau ci-après, à double entrée, présente les correspondances entre d’une part les ingrédients de tout projet, et d’autre part les 32 indicateurs du référentiel Qualiopi :
Vous avez trouvé des exemples qui justifient de mettre des croix là où il n’y en a pas ? Alors, tant mieux, car c’est sans doute que votre regard vous conduit à observer le fonctionnement de l’organisme sous l’angle de la gestion de projet, ce qui était précisément l but de notre propos.
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